Et si on profitait des fêtes de Noël pour peaufiner notre projet pro ?
16 décembre 2020
Notre coach et directrice Diane Baras est interviewée cette semaine par Welcome to the Jungle France ! Sujet d’actu : les fêtes de Noël en famille ou comment profiter de notre famille pour peaufiner notre projet pro.
Une chose est sure : à vous de prendre les rennes, euh, les rênes . On vous copie-colle l'article. Installez-vous au coin du feu. Bonne lecture !
On parie que vous avez hâte d’entamer la période des fêtes et dire enfin adieu (ou plutôt un gentil « bon débarras ») à cette terrible année 2020, en espérant que 2021 soit plus sympa. Car il faut le dire, ces derniers mois n’ont pas été des plus tranquilles. Entre cours interrompus, vie sociale quasi inexistante et futur professionnel plus qu’incertain… Il y a de quoi se sentir un peu perdu. Et forcément, tout cela pousse à remettre en question ses ambitions.
Mais si ces derniers jours de l’année constituaient une chance inattendue de mettre ses idées au clair ? En revoyant des proches - certes, au nombre de six maximum mais quand même - autour d’un bon dîner et en discutant avec eux de votre futur pro, ne serait-ce pas là une occasion en or d’affiner vos plans ? On vous explique comment transformer cette période de fête en moment décisif pour votre avenir, avec les conseils de Diane Baras, coach en réussite professionnelle et en orientation.
Présenter son projet, c’est mieux l’assumer et se l’approprier
À l’approche du dessert, vous commencez logiquement à caler. Il faut dire qu’après un copieux déjeuner qui s’est éternisé, un café gourmand généreux en pâtisseries et les trop nombreuses cacahuètes de l’apéro, le dîner de Noël a du mal à passer. Et pendant que vous desserrez discrètement votre ceinture d’un cran pour éviter l’implosion, l’un de vos oncles se tourne vers vous et vous demande : « Alors, depuis la dernière fois, t’en es où ? » Aïe ! Si la question était inévitable (vous y avez droit chaque année), elle est arrivée au pire moment du repas : vous n’êtes pas en mesure de réfléchir à une stratégie d’évitement tant vous êtes repu, complètement KO. Vous voilà donc coincé·e, alors vous allez encore bafouiller que “vous ne savez pas trop”, comme si vous n’y aviez jamais pensé, et qu’en attendant “vous vous concentrez sur les études”, laissant un blanc gênant s’installer. De quoi laisser comprendre à toute la famille que c’est (encore) un sujet sensible pour vous…
Mais si la question peut vous mettre mal à l’aise, surtout si votre projet pro n’est pas encore bien défini ou que vous n’êtes pas sûr•e de sa faisabilité, vous n’avez pas forcément intérêt à botter en touche lorsqu’elle vous est posée. D’abord, parce que vous savez qu’on vous la posera à tous les coups, alors autant bien préparer votre réponse. Ensuite, parce que c’est peut-être l’opportunité d’affirmer enfin ce projet auquel vous réfléchissez secrètement au fond de vous, et de sonder vos proches pour savoir s’il leur paraît pertinent. « Très souvent, le projet professionnel existe déjà bien avant qu’on ose se l’avouer, explique Diane Baras. Il se cache profondément, mais on manque d’assurance pour en parler et l’assumer, ce qui nous pousse à s’imposer des barrières qui n’existent pourtant pas vraiment. » Alors, pourquoi ne pas faire sauter ces barrières, et prendre le risque (ou saisir la chance ?) d’exposer ce projet - aussi incomplet et brouillon soit-il - au regard de ses proches ? Cela peut être un moyen de se rassurer sur sa cohérence, ou alors, de s’apercevoir de ses limites ou des points à améliorer. Difficile de faire évoluer un projet si l’on se contente d’intérioriser ses questionnements, sans jamais les verbaliser.
Nos proches, des miroirs de nous-mêmes…
Si le fait d’exposer votre projet peut débloquer votre réflexion, Diane Baras préfère tout de même mettre en garde contre l’effet inverse que cela peut avoir si l’on ne cadre pas intelligemment la discussion. « Si l’on a souvent du mal à affirmer son projet, c’est aussi parce qu’on a peur du jugement, ce qui est normal car celui-ci peut avoir des effets dévastateurs, par exemple lorsqu’un de vos proches dézingue le métier ou le secteur vers lequel vous voulez vous diriger » explique la coach. En vous confiant à eux au sujet de votre orientation, ce qui est intéressant, ce n’est pas tant d’avoir leurs avis personnels de la qualité de votre projet, mais plutôt de se servir d’eux comme de miroirs reflétant votre profil. « Soyez clair avec eux, vous ne voulez pas de leur avis personnel, conseille la spécialiste de l’orientation. Demandez-leur plutôt si vos qualités matchent bien avec votre projet, et sinon, quelles qualités et compétences leur semblent importantes à développer pour que cela soit le cas ? »
… et des “fiches métier” sans langue de bois
À Noël, entre les oncles, les tantes et les cousins, vous avez sûrement une belle brochette de professionnels autour de vous, venant de secteurs divers et variés. Et dans le lot, il y en a sûrement un ou une dont le métier retient particulièrement votre attention. Ne laissez pas passer votre chance ! Tombez-lui dessus pour obtenir un précieux témoignage “de l’intérieur”. De quoi avoir une meilleure idée du quotidien du métier en question et de dépasser les informations que vous pourrez trouver sur Internet, souvent trop neutres ou lisses (le contraire du franc-parler de Tonton).
Pour cela, Diane Baras recommande de s’intéresser particulièrement au côté émotionnel du travail pour libérer l’échange. « Par exemple, vous pouvez lui demander de raconter le moment le plus incroyable de sa vie professionnelle, ou le plus beau. » Mais vous pouvez aussi demander comment la profession a évolué depuis ses débuts ? À quoi ressemble une journée type ? Quels sont les grands enjeux ? Quelles qualités sont requises ? Ce ne sont pas les questions qui manquent, et c’est tout de même plus facile que de contacter un inconnu sur Linkedin, alors pourquoi s’en priver ?
Étendre son réseau, une opportunité qui ne se refuse pas
On ne le répètera jamais assez, le réseau est une ressource in-dis-pen-sable dans la vie professionnelle. Et celui-ci commence bien souvent dans le cercle le plus proche, celui de la famille ! Alors, forcément, vous conviendrez que les grandes retrouvailles de fin d’année représentent une opportunité en or de le cultiver, ce fameux réseau. Évidemment, rien ne vous oblige à bondir sur vos proches, carnet d’adresses en main pour leur soutirer des numéros de téléphone ou des postes intéressants. Mais vous pouvez tout de même arriver à vos fins de façon plus subtile. « Parlez, parlez, parlez autant que possible », conseille Diane Baras. « Parler de votre projet professionnel durant la période des fêtes mettra vos proches en état d’alerte. Peut-être que grâce à votre speech passionné sur vos aspirations, ils penseront à vous lorsqu’un de leurs amis qui travaille dans le secteur que vous convoitez leur fera part de son besoin de recruter un.e stagiaire. Ou peut-être encore qu’ils pourront vous mettre en relation avec des professionnels pour qu’ils vous parlent de leur métier et vous aident à y voir plus clair. Ou bien, qu’ils ont eux-mêmes des postes juniors ou en stage qui pourraient vous intéresser au sein de leur entreprise », explique-t-elle. Juste en leur parlant, vous pouvez donc intégrer vos proches dans votre réseau professionnel et étendre celui-ci à leurs propres réseaux. Une sorte d’effet boule de neige (on reste dans le thème de l’hiver) du réseau pro..
Observer, c’est aussi apprendre
Pendant les fêtes, la plupart des salariés se débrouillent pour poser quelques jours de congé pour profiter à fond de la famille. Mais ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde. Parmi les invités présents autour du sapin cette année, il y a des chances pour que certains soient obligés de télétravailler malgré tout. Le moment pour vous de rester attentif et d’observer en quoi consiste leur travail. Inutile de les déranger, sauf si vous sentez que vous pouvez poser quelques questions, mais déjà par votre position de témoin, simplement en tendant l’oreille par exemple, vous pourrez avoir un aperçu de certains aspects du métier : Est-ce que la fonction impose de communiquer constamment avec des collègues ? Est-ce un métier solitaire ? Faut-il rester pendu au téléphone 24h/24 ? Les projets sont-ils plutôt longs et intenses ou courts mais variés ? Un tas d’informations que vous pourrez dénicher par la simple observation et qui vous fera sans doute avancer dans votre projet.
Chacun sa route, chacun son chemin
Autour de la bûche, il y a souvent autant de convives que de parcours professionnels différents… Et autant de visions, parfois très personnelles, du travail ! Ainsi, cela peut être intéressant de comparer ces points de vue entre elles pour garder celle qui vous correspond le plus. Votre tante a fait toute sa carrière, échelon après échelon, dans le même grand groupe tandis que votre oncle a vogué dans différents secteurs avec succès, et c’est ce deuxième cas de figure que vous aimeriez imiter ? Alors vous savez que les conseils de votre oncle seront sans doute les plus pertinents pour votre parcours. « C’est une façon d’identifier la personne qui vous ressemble le plus au niveau professionnel, avec laquelle vous pourrez dialoguer plus amplement sur le monde du travail et votre avenir », résume Diane Baras.
Par ailleurs, comme l’explique la coach en orientation, sonder les visions de vos proches sur le travail vous permettra aussi de définir votre “génogramme professionnel” : « une sorte d’arbre généalogique qui correspond à l’histoire professionnelle de votre famille et qui comprend ses traditions, ses réussites et ses échecs. » En d’autres termes, ce sont les expériences professionnelles connues au sein de la famille qui influencent implicitement les choix de carrière de ses membres, sur plusieurs générations. « Par exemple, si votre père et votre grand-père ont tous deux échoués dans l’entrepreneuriat, il se peut que le reste de la famille voit toute démarche de création d’entreprise comme un danger plutôt que comme une opportunité, et que cela vous bloque sans que vous vous en rendiez compte. » Identifier ces biais portés par la famille vous permettra donc de vous en émanciper, et de briser les barrières que vos proches peuvent poser involontairement sur le chemin de votre orientation.
Vous l’avez vu, bien que les fêtes de fin d’année soient un moment de déconnexion pendant lequel on met de côté le travail et les études, elles peuvent aussi être de belles occasions de faire avancer votre réflexion sur votre avenir professionnel. Néanmoins, il est important de nuancer les conseils que vous pourrez en retirer, comme le suggère Diane Baras : « *le danger lorsqu’on est jeune et qu’on a du mal à affirmer son projet, c’est de subir les injonctions de figures d’autorités, telles que nos proches. On peut évidemment leur demander conseil, ou leur poser des questions précises sur le monde du travail et sur nous-mêmes, mais il est important de ne pas trop les solliciter, ou au moins de garder un certain recul par rapport à leurs réponses. » Le but n’est donc pas de leur demander de vous dicter vos choix d’orientation, qui n’appartiennent qu’à vous, mais seulement de les interroger à des fins consultatives. *Et n’hésitez pas à compléter ces enseignements par d’autres discussions, avec des personnes plus éloignées de votre milieu social et aux profils variés. Bref, soyez l’unique maître de votre destin mais restez à l’écoute de votre environnement !